Vestiges de la seconde guerre mondial : central téléphonique isolé de Laxou
Nom : Vestiges de la seconde guerre mondial : central téléphonique isolé de Laxou État : Appartient à un particulier Année de visite : 2024
Le central protégé de Laxou, implanté rue du Plateau, a été mis en service en 1938, ce blockhaus avait pour mission d’assurer les communications téléphoniques et télégraphiques officielles et militaires de la place de Nancy en période de guerre, via un raccordement direct aux lignes souterraines longue distance (LSGD) reliant Strasbourg, Metz et Paris. En temps de paix, il était entretenu par des techniciens des Postes et Télégraphes, mais à la mobilisation il passait sous l’autorité de l’armée, sous le commandement du capitaine Carriau et du lieutenant Malin, et fonctionnait avec un personnel mixte civil/militaire. Aujourd’hui, le lieu est totalement passé aux oubliettes. Seulement les quelques résidents de l’immeuble semble le connaître. Découvrons ensemble les vestiges de ce lieu étonnant.

Pièce principale de l’étage supérieur. Sur la porte, on trouve l’inscription « Nancy Carrier ».
En face, on y trouve le local des équipements télégraphiques visible sur la première photo de l’article.
De l’activation en 1939 à la reconversion du site
À la déclaration de guerre de septembre 1939, le central est activé et réservé aux communications militaires, les services civils ne reprenant progressivement qu’en mai 1940. L’activité cesse le 20 juin 1940, l’abri est saboté par les Français puis remis en état et utilisé successivement par les Allemands (jusqu’en 1944) et les Américains, avant d’être désaffecté après 1945. Les terrains, acquis dès 1935, voient les travaux réceptionnés entre 1937 et 1939 ; un central civil et des extensions sont ajoutés en 1965 et 1973, le site est revendu au début des années 1980 et transformé en immeuble d’habitation, et le blockhaus servira même de décor au court‑métrage « Le Bunker de la dernière rafale » en 1981. Depuis cet reconversion, rien ne semble vraiment avoir bougé. Le lieu est resté dans l’immeuble et aucun plan de reconversion ou de transformation en appartement semble en place.

La porte blindée extérieure qui permet l’accès au central

Enchaînement de portes pour entrer dans le lieu
Equipement du central téléphonique isolé de Laxou
L’ouvrage disposait d’une alimentation électrique mixte associant le réseau civil et un groupe électrogène, tandis que les installations téléphoniques étaient maintenues par des chargeurs et batteries. La ventilation reposait sur un dispositif sophistiqué : des bouches d’aération dotées de volets étanches et blindés, deux ventilateurs électriques Nessi capables de mettre l’abri en surpression en cas d’attaque chimique, avec pédaliers de secours et filtres de décontamination. Ce qui est vraiment étonnant avec le lieu, c’est sa position. Alors que je m’attendais à le trouver en souterrain comme un bunker, il est en réalité situé aux étages sur deux niveaux. Aucune fenêtre est présente et c’est vraiment compliqué d’imaginer un tel lieu en plein milieu de l’immeuble. Autre point étonnant, l’isolation sonore ! Pendant ma visite, j’entendais la personne qui vit à côté du lieu, je trouve ça particulièrement étonnant pour un lieu de ce type.

Chaufferie

L’inscription « Radio » n’est pas d’époque mais a été ajoutée pour les besoins du tournage d’un court‑métrage

Le système de ventilation de l’abri. On y trouve une plaque indiquant le matériel conforme au prototype agréé par le Ministre de la Guerre
