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Nom : La Cathédrale de Metz État : Ouvert au public, sauf le toit Année de visite : 2013


Les toits sont toujours des endroits particulièrement intéressants à visiter. On peut y trouver des tas de détails invisibles depuis le sol et des vues impressionnantes sur la ville qui se dévoile sous un nouveau visage. Si de nombreux toits m’intéressent, il faut avouer que celui de la Cathédrale de Metz m’a toujours fait de l’œil. Né dans la ville de Metz, j’ai pu explorer pas mal les environs, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de monter sur le toit de ce monument qui est, hélas, pas accessible au public pour des raisons de sécurité. Profitant d’un moment de libre, j’arrive finalement à atteindre le Saint Graal. Les mètres défilent et l’ascension arrive à son terme : le haut du monument.

Haute de 75 mètres, la Cathédrale offre une vue imprenable sur la ville de Metz et est son point le plus haut. Le point culminant, sa pointe dorée est précédée de différentes gargouilles en forme de chien. Pourquoi ? Le mystère reste total pour moi. En tout cas, à chaque rénovation, un message est placé dans la petite boule pour connaître la date de la dernière rénovation.Une tradition qui permet aux personnes travaillant sur le bâtiment de pouvoir s’adapter au temps passé depuis.

Le haut de la tour de la Mutte

Au niveau de la pointe, les travaux de rénovation sont terminés. Ce n’est pas encore le cas de la partie plus basse où les ouvriers travaillent activement à la remise en état des quelques soucis dus au temps. Le plus impressionnant sur cette partie est sûrement les arches présentes. Fines et pleines de détails, elles sont les traces d’un travail assez fou. On y trouve pas mal de traces des anciennes personnes qui ont participé à la construction ou à des rénovations, mais aussi quelques petits détails comme la présence sur les côtés du bas de la structure de la grande tour de petits ornements. Mais, sur un seul de ses côtés, ces ornements sont remplacés par des petites têtes pour des raisons inconnues.

Quelques détails à 60 mètre de hauteur sur la tour de la Mutte

Des inscriptions, signe de passage des ouvriers au fil des années

La Cathédrale dispose aussi de plusieurs cloches. Trois sont présentes sur la tour principale : la cloche de la Mutte, la cloche de Turmel, et le Tocsin. La première, pèse pas moins de 11 tonnes. Elle sonnait pour prévenir lors des attaques ennemies, des incendies ou pendant des fêtes exceptionnelles. C’est à la victoire de 1918 qu’elle sonna pour la dernière fois. Le chantier en cours devrait lui permette de sonner de nouveau (Pour le moment, cela risquerait de faire des dégâts sur la tour). La cloche de Turmel, elle, est située plus haut. Elle permettait de prévenir du couvre-feu. Néanmoins, ce n’est pas la cloche d’origine qui se trouve dans la tour, mais une autre refondue par les Allemands pendant une période d’occupation. Détail étrange, pendant la refonte, ils ont laissé les inscriptions en français et non pas en allemand.

La petite cloche de Turmel, refondue par les Allemands

Le cloche de la Mutte

Les blasons présents sur la cloche de la Mutte

L’étage de la cloche de la Mutte est particulièrement intéressant. En réalité, la tour de la Mutte est à l’origine un Beffroi. La partie Cathédrale était totalement séparée de ce Beffroi qui appartenait lui, à l’État. À la fin du XIXème siècle, un incendie se propage dans cette partie. Heureusement, les matériaux utilisés pour la construction de la tour, différents de ceux de la partie religieuse, permettent au bâtiment de résister. Si celui-ci avait brulé, la Cathédrale ne serait sûrement plus là. Signe de cette histoire, les charpentes, qui sont encore celles d’origine, affichent des marques noires issues de l’incendie. Les murs ont aussi des traces de ce passage de l’histoire de Metz.

Les traces de l’incendie de la fin du XIXème siècle

Toujours au même étage, on peut trouver deux aigles se faisant face. Hélas, pas d’histoire sur l’origine et la signification de ces deux statues. Rénovés il y a quelques mois, on peut y voir l’inscription de la personne en charge de ce travail sur le dos de l’animal. Si on fait attention, on peut même voir des différences entre les deux ailes qui ne sont pas de la même époque. En descendant plus bas, ce seront les gargouilles qui feront place aux aigles, mais aussi de somptueuses statues.

Un des deux aigles

Le deuxième aigle avec des ailes venant de différents siècles

Cette visite des hauteurs de la Cathédrale de Metz restera sûrement une des plus belles. Disposant d’une architecture vraiment particulière, elle demeure une Cathédrale assez unique qui propose de véritables trésors sur ses hauteurs.