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Nom : Manoir de l’artiste : urbex entre art et bazar Année de visite : 2024

Le Manoir de l’Artiste, aujourd’hui figé dans le silence, est un lieu où le temps semble suspendu. Construit à l’aube du XXᵉ siècle, ce manoir était autrefois le symbole du raffinement et de la grandeur d’une dynastie industrielle. Son architecture unique et son ambiance fantomatique en font un terrain de jeu fascinant pour les amateurs d’exploration urbaine et d’histoire oubliée.

L’Histoire du manoir de l’artiste.

L’histoire du Manoir de l’Artiste est étroitement liée à une illustre dynastie de brasseurs français du XIXᵉ siècle. Pendant un temps, leur brasserie fut même la plus grande de France. Fidèle à ses racines, la famille entreprit de transformer son village natal en une véritable cité ouvrière modèle, dotée d’écoles, de logements sociaux, d’un réseau d’égouts moderne et d’un éclairage public — une vision progressiste pour l’époque. C’est dans ce contexte qu’un des membres de la famille, passionné d’art et de création, fit bâtir ce manoir somptueux. Un lieu de repos, d’inspiration et de solitude choisie, loin de l’agitation industrielle.

Mais les années passent, les affaires déclinent après la Première Guerre mondiale, et le manoir est peu à peu laissé à l’abandon. Il sera brièvement racheté par un particulier, mais les dégâts structurels, déjà importants, auront finalement raison de ce nouveau projet de vie. Aujourd’hui, le Manoir de l’Artiste trône encore au cœur du village, imposant et silencieux. Mais plus personne n’y habite. Le lieu est figé dans le temps.

Manoir de l’artiste : Urbex entre bazar et art

Dès l’extérieur, le Manoir de l’Artiste se dresse comme une silhouette figée dans le passé. Encerclé par une végétation sauvage, sa façade autrefois majestueuse est aujourd’hui marquée par les outrages du temps. Des vitres brisées laissent entrevoir l’intérieur sombre, tandis que les lierres grimpants s’approprient lentement les murs de pierre.

À l’intérieur, le spectacle est saisissant. Les fresques murales et les plafonds peints racontent encore les fastes d’antan, bien que rongés par l’humidité et la poussière. Dans le grand hall, un escalier monumental en pierre mène à une mezzanine à balustres. Cependant, des fissures béantes et la mousse rampant sur les murs témoignent de l’abandon progressif du manoir. Les pièces de vie, quant à elles, semblent figées dans un capharnaüm surréaliste. Canapés délavés, tableaux renversés, poupées énigmatiques et objets hétéroclites créent une atmosphère digne d’un décor de film post-apocalyptique. Dans le grand salon, une peinture imposante d’une femme assise se retrouve décliné à trois reprises. Peut-être la muse de l’artiste ?