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Nom :  Akers Thionville  État : Brulé Année de visite : 2016


Le 30 mars 2016, la Moselle a subi une nouvelle extinction de forge. Spécialisée dans la production de cylindres de laminoirs, l’usine Akers de Thionville était considérée comme un fleuron de la sidérurgie française. Au printemps 2016, après quatre mois de redressement judiciaire, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Thionville a prononcé la liquidation du groupe. Au total, c’est plus de 165 salariés à Thionville et 80 salariés à Berlaimont (Nord) qui apprennent la fin de l’aventure.

L’histoire du site commence en 1898. Carl Röchling s’installe à Thionville, avec comme souvent à l’époque, un site intégré. Celui-ci contiendra rapidement plusieurs hauts-fourneaux et sera complété au fil des années avec entre autre une cokerie et une aciérie. Le site évolue d’année en année et passe plusieurs crises. Un an après avoir été mis sous séquestre, il rejoindra en 1919 la Société Lorraine Minière et Métallurgique.

En 1933, la société est rachetée par la Société des Aciéries de Longwy avant d’être absorbée en 1968 par Usinor. Après quelques années parsemées de soucis, le groupe suédois Akers reprend en 1998 les trois forges françaises de Thionville, Berlaimont et Fraisse (Dordogne). Hélas pour le lieu, en novembre 2015, alors que le groupe américain Ampco-Pittsburgh reprend l’affaire, les usines de Thionville et de Berlaimont sont exclus du contrat.

Le site n’était pas aussi grand que les Forges de Vulcain ou encore HF6, mais disposait de plusieurs hangars. Un d’eux était d’ailleurs particulièrement récent.

De nombreux fours de forge étaient présents dans les halles, mais il faut avouer que le clou du spectacle était sûrement la presse 4000 tonnes qui trônait au milieu d’un de ces hangars. Impossible de passer à côté de cet élément majestueux.

En 2018, alors que le site était encore en reconversion, un incendie a finalement eu raison du lieu. Aujourd’hui à terre, l’usine de Carl Röchling a traversé le temps pendant une centaine d’années. Des hauts-fourneaux de 1898 aux débris de l’aciérie d’Akers aujourd’hui, c’est une partie de l’histoire industrielle de Thionville et de la Moselle qui a finalement disparu dans les flammes après plus de 100 ans d’activité.